lundi 18 février 2008

Le Temps des Femmes ? Le travail !

«Hope is never a strategy»
Georgetown University, MBA program, 2003


Un dimanche historique. Une soixantaine de femmes font Le Temps. Femmes d’exception? Non, pas vraiment. Plutôt des hommes comme les autres: des femmes au travail. La qualité de la préparation, la volonté de bien faire, le bruit des neurones, le cliquetis léger des claviers, les rencontres et les échanges, la capacité d’écoute, les conseils reçus et suivis avec attention: qualités féminines? Non, pas vraiment. Qualités professionnelles. Avec, peut-être, la légèreté en plus. Au détour d’un bureau, on entend une histoire d’amour: «je ne pensais pas que cela pouvait m’arriver, il faudra que je te le présente», autour des tables, des compliments «tu es rayonnante – comme tu es belle – ta robe (oui il y en a quelques-unes) te va à merveille» - et des éclats de rire, à gorge déployée, qui fusent ici et là. Mais l’essentiel, c’est le travail. D’ailleurs, vous avez Le Temps entre les mains: we did it ! Il y a peut-être, en toute femme, une conteuse, une journaliste qui s’ignore ?

Et ce travail, que nous avons réalisé aujourd’hui, avant de reprendre chacune notre travail, demain, ne nous a pas volé notre dimanche, il nous a à peine fatiguées: bien au contraire, il nous a apporté l’énergie formidable du travail accompli, et qui plus est, accompli ensemble. Un travail qui, comme celui de l’agriculture, tient compte du Temps interne aux choses, de la matière, des flux. L’initatrice du projet, Valérie Boagno, a voulu voir le Temps «à l’œuvre», à l’œuvre de la relation - et pour cela, «il faut être dans le faire».

Le travail nous construit, nous positionne et nous permet de réaliser nos rêves – parfois – ou en tous cas, de nous en approcher, de ne pas les perdre de vue, de ne pas les laisser s’échapper. Le travail est producteur de sens et d’identité - cela, le chômage de ces dernières années ne l’a que trop bien montré – et sans vouloir le sacraliser (j’aime à me rappeler l’adage de Martin Creed, artiste : «The whole world + the work = the whole world»), nous devons bien lui reconnaître, au-delà de ce que nous en avons fait, ce qu’il a fait de nous : des femmes engagées, impliquées, ayant investi, comme le précise notre rédacteur en chef, toutes les plages de la société. «La preuve par l’acte», me glisse Anne-Catherine Lyon. Sans oublier, comme le dit si bien le styliste Kris Van Assche, que «le travail le plus noble, c’est le travail sur soi».

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