lundi 1 décembre 2008

Prélèvements Urbains

Atypique, inclassable, exigeant et solitaire, méfiant et marginal, acrobate de l’autodérision - « I’m the Best in the West » - l’artiste prélève, dans la ville, des parkings, des vitrines, des escalators vertigineux et y laisse ses traces écrites, « Cry for beauty not for sense », toujours signées rouge vif « Patrick Mimran ». Mais il n’y a plus personne dans les photos de Mimran, comme si la ville s’était vengée d’avoir été prélevée et avait retiré à son tour toute vie humaine de ses merveilles sur papier glacé.

Il ne nous reste alors que la perfection plastique, et la panique de l’escalator dont on ne sait s’il monte vers l’Olympe ou s’il descend, au fond des parkings, vers les rives du Léthé, le fleuve dont l’huile s’écoule aussi silencieuse que les escalators de Mimran, et qui tient dans l’une de ses mains la coupe de l’Oubli. L’oubli de l’absence. La dernière chance.

Publié dans NUKE, décembre 2008

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