jeudi 30 octobre 2008

Sylvie Fleury, YES TO ALL & YES TO HER !

Hier soir Sylvie Fleury était la reine de Genève. Une foule compacte au MAMCO, impossible de circuler dans les rues voisines du musée, la pluie froide dehors, bientôt novembre – mais à l’intérieur, paillettes, couleurs, sexe humour et flamenco, à la manière de l’exposition de Duchamp, Man Ray et Picabia proposée cet été au Passage de Retz à Paris par Hubert Martin. Comme le célèbre trio, Sylvie Fleury n’aura «jamais abandonné les principes fondateurs d'une création centrée sur l'individu, en rupture avec toutes les idéologies, croyances et idéalismes de toutes sortes».

Elle est là, au milieu du musée, attendant l’heure du champagne, rayonnante «oui, j’ai voulu offrir du plaisir, seulement du plaisir, abattre toutes les barrières, balayer toutes les peurs». Pari réussi: l’exposition, anthologique pourtant, est jouissive, surchargée, colorée, intelligente, drôle, belle, ironique, «traversée de désirs et de dérives consuméristes».

Des voitures crashées aux champignons géants de couleurs irisées, des fusées à la conquête de l’espace à la cosmétique - HYDRATE, LIGHTEN, PURIFY, SOOTHE, enjoignent les néons disposés dans l’escalier – Sylvie Fleury nous présente à sa manière un hommage aux futuristes qui au début du siècle dernier proclamaient: « Nous voulons chanter l'amour du danger, l'habitude de l'énergie et de la témérité... Les éléments essentiels de notre poésie seront le courage, l'audace, et la révolte… Nous déclarons que la splendeur du monde s'est enrichie d'une beauté nouvelle: la beauté de la vitesse…»

La vitesse de la transformation notamment – le MAMCO lui, en tous cas, est transformé en une usine à rêves, rêves de paillettes et de néant. L’histoire d’une vie, l’histoire d’une œuvre, une vraie puissance et une grande cohérence. Merci Sylvie - et que tous ceux qui ont aimé le néon rouge YES TO ALL sur la Plaine de Plainpalais courent le retrouver au MAMCO!

Paillettes et dépendances ou La fascination du néant, MAMCO, jusqu’au 25 janvier 2009.

Publié dans Les Quotidiennes, le 29 octobre 2008

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