A Paris, place Beaubourg, les femmes. Elles@ au Centre Pompidou; Cris et Chuchotements, au Centre Wallonie Bruxelles. Le première chose que l’on voit en entrant, c’est l’article que Philippe Dagen a écrit dans Le Monde - exemplaire unique d’un unique article sur l’exposition : attention, les gardiens y sont très attachés ! Dagen parle d’œuvres parfaites. Il en est en effet.
La deuxième chose qui saute aux yeux, avant même les œuvres, c’est cette magnifique phrase d’Atthur Rimbaud, que cite la commissaire de l’exposition, Catherine de Braekeleer: « Quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra par elle et pour elle et par elle, l’homme jusqu’ici abominable lui ayant donné son renvoi, elle sera prête elle aussi : la femme trouvera l’inconnu ! »
La femme trouvera l’inconnu ?
Rien que de très connu des femmes dans cette exposition: leur propre corps, leurs propres histoires, leur propre monde, en vase clos. Selon Dagen : « Vingt-trois artistes d'âges, de nationalités et de notoriétés variés. Des oeuvres qui se répondent d'une artiste à l'autre et qui se réunissent autour de peu de motifs, le corps tel qu'une femme l'éprouve, la sexualité, la condition et l'imagerie féminines, la souffrance aussi. » Mais quand donc les femmes se décideront-elles ENFIN à cesser de se complaire dans leur propre corps, si magnifique soit-il, dans leur propres souffrances, inépuisables peut-être, mais artistiquement, aujourd’hui, complètement éculées ? Le corps souffrant, le corps morcelé, le corps soumis, violé, ensanglanté, pénétré : assez. Assez des messages victimaires et misérabilistes à la Louise Bourgeois, du style, il faut oublier son passé et si on n’y arrive pas, alors on devient artiste. Etre femme aujourd’hui, après Rimbaud, et artiste : découvrir, explorer et montrer l’inconnu !
L’inconnu ? Le corps de l’homme par exemple, sa beauté, que dis-je, sa splendeur. Le monde aussi, ses chantiers, ses constructions, ses chemins, ses musiques, ses techniques, ses disparitions, ses transformations… comment saurais-je, puisqu’inconnu, justement. Mais je veux découvrir, et vite ! cet inconnu-là que trouvera la femme quand elle vivra par elle-même et pour elle-même. Un inconnu jouissif.
Publié dans les Quotidiennes, le 24 juillet 2009
vendredi 24 juillet 2009
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