Le 25 octobre s’ouvre à Genève une exposition exceptionnelle.
Exceptionnelle d’abord parce que la complicité entre les organisateurs de cette manifestations, Katya Garcia Anton pour le Centre d’Art Contemporain et Jean-Pierre Greff pour la Haute Ecole d’Art et de Design, s’est avérée inaltérable au cours des deux ans et demi qui se sont écoulés depuis que l’idée a germé dans le cerveau du directeur de la plus grande école d’art de Suisse romande.
Exceptionnelle aussi parce qu’elle s’inscrit dans un projet plus vaste, AC*DC (art contemporain – design contemporain) qui inclut un colloque d’envergure internationale sur le thème des rapports entre art et design, répondant aux volets historique, intellectuel, politique et futuriste de ce rapprochement, ainsi que des masterclasses pour les étudiants, pour le volet pédagogique.
Exceptionnelle encore du fait des questions fondamentales qui sont posées : le design est-il de l’art, quel est son champ politique, quels sont les rapports entre objets symboliques, qui s’adressent à la pensée, et objets d’usage, est-ce durable de chercher à estomper les limites académiques des définitions qui ont établi la ligne de démarcation entre arts appliqués et beaux arts, quels futurs et quelles utopies se désignent respectivement l’art et le design ? Ces questions passionnantes seront développées par des personnalités exceptionnelles elles aussi, tels Paola Antonelli, curatrice du MoMA, le critique d’art et de musique Diedrich Diedrichsen, ou encore l’historien de l’art et universitaire français Paul Ardenne, qui se demande si «En fait, le design …n’est-il pas cosmétique à ce point… qu’il interdit pour finir la vie même, je veux dire la vie nue, celle des organes, celles de la physicalité humaine, celle des passions incarnées? Trop de spectacle, ici, tue le spectacle, ou en fait un spectacle, justement : quelque chose qui se refuse à l’expérience vraie du monde…».
Mais l’exposition Wouldn’t it be nice devrait réfuter ce point de vue. Car elle est exceptionnelle enfin parce qu’elle réunit des artistes et des collectifs d’artistes aussi intéressants que Superflex par exemple, dont les projets théoriques, économiques et esthétiques sont autant d’expériences vraies d’un monde utopique que Superflex rêve démocratique, indépendant et à portée de main. En tous cas, à Genève, à portée des yeux.
Exposition au centre d’Art Contemporain, 10 rue des Vieux Grenadiers, Ma-Di 11-18h, du 26 octobre au 16 décembre 2007. Vernissage le 25 octobre dès 18h.
Publié dans l'Extention, le 24 octobre 2007
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