Le Président Obama, le 22 janvier, deux jours seulement après son intronisation, signe trois décrets historiques.
Dans le premier, il ordonne la fermeture, dans un délai d’un an, du centre de détention de Guantanamo Bay.
Pendant toutes ces années, depuis que Guantanamo existe, la Suisse tout entière et moi avec, avons critiqué, attaqué, détesté, honni, banni, l’existence de Guantanamo, la désafférentation de l’être humain, l’illégalité crasse mâtinée d’impunité dans laquelle se vautrait le gouvernement américain en autorisant Guantanamo.
Répétons-le: le Président Obama, le 22 janvier, deux jours seulement après son intronisation, ordonne la fermeture du centre de détention de Guantanamo Bay. Vous pensez qu’alors la Suisse se réjouit, chante alléluia, nous avons été entendus, ô merveille, la démocratie est de
retour, l’Etat est remis à sa juste place, non pas souverain sans foi ni loi mais humble serviteur des lois et des citoyens - vous croyez, n’est-ce pas, que la Suisse se félicite et félicite les USA, le dit et le fait savoir?
Eh bien en fait non. Parce qu’elle a un souci bien plus important, la Suisse. Va-t-il vraiment falloir accueillir en Suisse des ex de Guantanamo ? Non mais. S’ils y ont été emprisonnés, c’est qu’ils doivent être dangereux n’est-ce pas, pas de fumée sans feu, et s’ils ne l’étaient pas vraiment au moment de leur emprisonnement, dans les conditions qu’ils ont dû endurer, oui certainement, ils le sont devenus… Mais peut-être pourrions nous leur construire un camp d’asile bien isolé à l’intérieur et protégé vers l’extérieur ? Ah oui, enfin ! quelle bonne idée… Le Président Obama ferme Guantanamo? Finalement, ce n’est pas si grave, nous avons notre solution. Yes we can, nous aussi!
Mais moi, j’aimerais chanter, alléluia. Même si je chante faux. Parce que si nous ne chantons pas alléluia quand Obama ferme Guantanamo, quand alors?
Publié dans les Quotidiennes, le 9 février 2009
1 commentaire:
Cher Barbara,
J'ai lu avec intérêt ton texte. Je salue ton combat et celui de tous les suisses. Tu as tout à fait le droit d'avoir des interrogations et des craintes. Mais je les partage pas. D'abord, si ces gens n'étaient pas encore condamnés, c'est pour la simple raison qu'on a pû rien leur reproché, sinon, l'appartenance à ALQUAIDA aurait largement suffit. Il parrait qu'on a arrêté des gens seulement parce qu'on a trouvé leur nom sur un tel ou tel répertoire de téléphone. Le but, était de dire, on a arrêté les méchants. Ensuite, je croie que les services secrets ne laisserons jamais ces gens sans surveillance. Enfin, ne méritent-ils pas une vie digne après ce qui leur a passé?
Si tu a envi d'échanger davantage d'idées n'hésite pas à utiliser mon mail.
Enregistrer un commentaire