mercredi 19 janvier 2011

Le TGV Paris-Genève ou la préhistoire du rail

On nous promet neuf départs par jour, trois heures entre Genève et Paris.
Ah enfin, quelle chance, trois heures ça change tout, tout le monde le dit et les “frequent passengers” dont je fais partie sont aux anges.

Sauf que tout cela est pure illusion.

Les trains antédiluviens que Lyria propose sur cette ligne n'ont même pas de prise pour charger les ordinateurs. Dommage : car ces machines antédiluviennes tombent en panne à tous les trajets (du moins ceux que j’ai fait récemment, dont une arrivée vers une heure du matin pour un train qui devait arriver à 21h). Alors les piles qu'on a pris soin de charger avant de partir ne suffisent pas puisqu'au lieu des trois heures promises c'est au minimum quatre heures trente dans la réalité.

Alors pour compenser, on nous propose désormais un repas. OBLIGATOIRE, le repas. Vous devez payer. On vous sert des croissants glacés, des sauces d’avant la chasse à la malbouffe, des piquettes qui s’approchent plus de la vinasse que de la noblesse française. Et quelques chocolats suisses aussi tristes qu’un train grande vitesse au ralenti.

On attend avec anxiété l’accident qui ne saurait tarder. Car quand on se refuse à investir, un jour ou l’autre, les machines, comme les hommes, meurent. SNCF prends garde, toi dont l’ambition de qualité ne fléchit pas, à ces lignes de provinces extraterritoriales mal desservies, mal soignées (ah la propreté des Lyria, l’odeur des toilettes...), mal gérées. La gentillesse des contrôleurs souvent aussi désespérés que les voyageurs ne compense pas tout. Ils nous proposent de téléphoner au service clients Lyria mais je me suis dit qu’une lettre ouverte aurait peut-être plus de chances d’être entendue ?

Publié dans les Quotidiennes le 17 Janvier 2011

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