jeudi 1 novembre 2007

Coup de coeur pour les moutons noirs

La Suisse veut éjecter ses «moutons noirs». Pitié ! Pitié pour l’AVS, pour les vieux, pour les jeunes, pour l’avenir et surtout pour l’économie ! Mais… l’UDC n’est-elle pas supposée, justement, soutenir l’économie? Aurait-elle oublié, l’UDC, que l’économie aime les moutons noirs (notez que c’est bien de «moutons noirs» dont je parle, alias, dans le vocabulaire UDC, les étrangers, et non pas de quiconque «au noir»). Combien y en a-t-il d’ailleurs à EMS Chemie (l’entreprise de la famille Blocher)? Intéressant d’aller faire un tour, non? A Genève aussi, d’ailleurs, juste pour faire un check de réalité. Une descente en famille. Car dites-moi, comment feraient-elles, toutes ces femmes qui décident envers et contre tout de travailler à l’extérieur de leur foyer ET d’avoir des enfants, ces femmes de la classe moyenne qui ne peuvent pas payer une nurse à 4500 CHF / mois pour 8h par jour, mais comment feraient-elles donc, s’il n’y avait pas de «moutons noirs» ? Il est certain en tous cas que si, en Suisse, tous les moutons blancs qui emploient des moutons noirs devenaient tout soudain gris, notre pays sombrerait définitivement dans la grisaille la plus irrémédiable.

La sève vitale de notre économie vient de l’enrichissement continuel de notre pays par l’immigration, un enrichissement sans lequel notre développement économique n’existerait pas. Je dédie ce coup de cœur à tous ceux qui, venus d’ailleurs, ont fait, font et, je l’espère, feront la Suisse. Et pas seulement pour des raisons économiques. Pas seulement parce qu’à Genève, près de 50% de la population est étrangère comme l’est 25% de la force de travail. Non, aussi et tout simplement, parce que sans diversité, on ne peut pas vivre.

Mais, me direz-vous, bien sûr, ce que veut l’UDC en fait, ce n’est pas empêcher une immigration qui soit bonne pour la Suisse. C’est juste proscrire la mauvaise. Le problème, c’est que la limite entre «la bonne» et «la mauvaise» est bien trop ténue pour que l’on puisse distinguer le blanc du noir. Et finalement, l’Empire du Moindre Mal du libéral français Jean Claude Michéa (Climats, 2007) vaut toujours mieux que le Meilleur des Mondes de Aldous Huxley.

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