La crise touche même New York. Certains semblent s’en étonner – mais aucun doute à cela. Les NewYorkais se retrouvent entre NewYorkais. Et vous savez quoi ? Ils sont plutôt contents. On mange à la maison, on se déplace à pied, l’écologie de grand-papa est total fashion. Mais le plus intéressant tout de même, c’est le retour à la lecture. Un livre, cela ne coûte pas grand chose, cela peut se partager après lecture, c’est chic et entertaining… Pendant le troisième trimestre 2008, les ventes de la « cultissime » librairie Barnes & Nobles à Union Square ont augmenté de 4.4 % par rapport à 2007, pour un montant total de 1.1 milliard de dollars. Qui plus est, cette éclaircie des libraires ne se limite pas à NewYork : la Los Angeles Public Library et la San Francisco Public Library a vu le nombre de visiteurs augmenter de 12 %, la Chicago Public Library de 35%. Evidemment, il fait plus froid à Chicago qu’à LA ou San Francisco…. Mais les banquiers au chômage devraient prendre bonne note de cette évolution et se recycler dans les livres. Non pas les livres de comptes, mais les vrais livres, ou les magazines et les quotidiens dont la consommation semble augmenter en parallèle à celle des livres, malgré la grande difficulté de maintenir la rentabilité des magazines en raison de la baisse de la publicité.
Marchands de mots plutôt que de maux donc – mais aussi marchands de nourriture, traiteurs, épiciers du coin, livreurs de pizzas… car heureusement, les gens continuent de manger, même en 2009. Les restaurants ont à peine désempli, à Genève, essayez donc d’avoir une table au Beau Rivage. A Paris, ils sont alternativement, pleins (quoique pendant 35 heures seulement) ou fermés. Fermés en tous cas pour les fêtes si ce n’est pour tout l’hiver. Tout le monde hiberne à Paris aussi. Sauf les livreurs de pizzas. Eux font fortune, cet hiver, à sillonner sans relâche les villes d’ici et d’ailleurs.
Devenir libraire donc, ou livreur de pizzas. Ou encore, aux Etats Unis, gynécologue. Vous avez juste le temps d’une petite formation continue en obstétrique, le grand boum commencera en été. En effet, les gynécologues américains sont formels, la meilleure politique nataliste, c’est la jeunesse des présidents : il semble exister une corrélation inverse étroite entre l’âge des présidents et le nombre de naissances. Le lien ? L’espoir d’un avenir radieux. Neuf mois après la nuit du 4 novembre, toutes les places sont d’ores et déjà réservées dans les maternités américaines. Plus efficace qu’une panne d’électricité : sur l’air de « Yes we can », beaucoup sont passés à l’acte la nuit même de l’élection. Pas de quoi s’étonner donc, qu’en Suisse, les congés maternité restent sans effet sur l’augmentation de la natalité. Personne ne semble inspiré ici à s’agiter en pleine nuit après avoir admiré à la télévision Pascal Couchepin ou le Conseiller fédéral Merz (vous savez, celui dont le Grand Pascal ne connaissait pas le prénom le jour de son élection), Moritz Leuenberger ni même le benjamin, dernier né du Conseil fédéral Ueli Maurer. No we can’t… sorry for that.
Publié dans l'AGEFI, le 13 janvier 2009
mardi 13 janvier 2009
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