La crise… ah oui. Les banques ? Responsables (pour certaines et non des moindres) mais non coupables, n’est-ce pas. Les PME ? Elles se démènent pour conserver l’emploi. Parce que la chose la plus importante, aujourd’hui, pour traverser la crise et en sortir debout, c’est l’emploi. Si les gains virtuels en ont pris un sale coup, l’argent par contre, lui, n’a pas vraiment disparu – nous nous trouvons juste dans une période de rétention absolument généralisée, la grande peur nous faisant serrer les fesses et les cordons de la bourse d’un même mouvement – ou plutôt, d’un même immobilisme. Ce qui manque le plus, ce n’est pas tant l’argent lui-même que l’argent investi dans l’emploi – l’emploi qui, lui, ne saurait souffrir aucun immobilisme.
Des pistes alors ? Bien sûr. Les PME d’abord. Les banques pourraient par exemple leur faciliter l’accès au crédit, convaincues qu’elles seraient de l’importance de l’investissement dans l’emploi. Chaque PME qui viendrait à la banque demander un crédit et qui assurerait qu’une partie non négligeable de celui ci servirait à maintenir – mieux, à créer – des emplois serait accueillie comme un héros national, que les banques seraient fières de servir. Elles ne prêteraient plus seulement aux grandes entreprises, à celles qui somme toute n’en ont pas tant besoin - mais aussi, larga manu, aux PME, elles qui ne licencient pas en cachette mais se battent pour l’emploi. Le soutien des banques pourrait ainsi utilement compléter les aides actuelles, plutôt intelligentes, bien ciblées et efficaces de l’Etat.
Autre piste ? Le micro emploi – et le micro crédit qui va avec. Car même si les PME font des efforts maximaux pour l’emploi, elles n’y arriveront pas toutes seules. Comme le dit Benoît Hopquin dans sa grande enquête sur les chômeurs de Cognac, publiée dans le monde le 29 mars, « Faute de patrons disponibles, certains licenciés envisagent ainsi de créer un à un leur propre emploi, en sachant que le salaire à la clé sera mince, du moins au départ. Sur les décombres de Raynal poussent ainsi des microsociétés, des nouveaux emplois dont personne ne peut encore préjuger de la viabilité. Une économie de nécessité… ». A ces microentrepreneurs qui se retroussent les manches et deviennent leur propre employeur, en attendant de devenir un « hétéro-employeur », la France a fait la part belle en créant le régime d’auto-entrepreneuriat, qui vise à « encourager (concrètement, donc !) chaque Français à devenir entrepreneur : la plus belle manière de promouvoir l’esprit d’entreprise. » D’ailleurs, 120.000 auto-entrepreneurs se sont déclarés comme tels en France au premier trimestre 2009 !
Et en Suisse ? Les banques ne devraient-elles pas toutes se mettre au diapason de notre valeureux « banquier des pauvres », Georges Aegler, magnifique parrain du microcrédit ? Et oublier le credo qui est encore celui de bien des banques suisses, qui veut qu’il ne faut prêter « ni pour l’espoir ni pour le projet, mais pour l’argent. » Toutes les ressources au contraire, devraient être investies dans l’emploi, quel qu’il soit.
Publié dans l'AGEFI, le jeudi 23 avril
jeudi 23 avril 2009
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