Evian Les Bains, l’eau thermale, les bords du Lac Léman… un lieu de rêve. Qui prédisposait certainement à une exposition sur le thème de l’eau.
Car comme le dit Francesco Bonami, l’art et l’eau sont tous deux nécessaires à la vie. La lumière aussi. H2O, l’exposition de l’été, est présentée au Palais Lumière. Vous ne connaissez pas Evian ? Découvrez la villégiature lacustre par le meilleur d’elle-même:
Réunir dans une exposition à thème des œuvres d’une collection comme celle de la Fondation Sandretto qui s’intéresse à l’art contemporain dans son ensemble ou presque, bien au-delà de l’écologie, était un pari bien difficile. Un pari qu’ont assumé en commun la maire d’Evian Marc Francina, Patrizia Sandretto Re Rebaudengo elle-même, le célèbre directeur artistique de la Fondation Francesco Bonami et sa conservatrice Irene Calderoni, assistés par Piero Bianucci, scientifique, qui nous rappelle que l’eau est à la terre ce que le sang est au corps.
Une circulation en perpétuel mouvement – et seul ce mouvement permet au liquide vital, qu’il soit transparent ou rouge, de se purifier continuellement et de continuer à être vecteur de vie. Vecteur de danger aussi - la vision du sang évoque en général son débordement et donc la blessure ou la mort – l’eau aussi est souvent dangereuse, comme l’évoque au mieux, dans l’exposition, la vidéo de Fiona Tan.
L’analogie entre l’eau et le sang – liquide noir en équilibre instable - est reprise par Charles Ray dans une pièce étrange et inquiétante – peut-être la dernière à voir, au sous-sol, avant de remonter vers l’eau bleue du Léman.
Mais l’exposition réserve de multiples surprises plus sereines, parmi les plus belles, le fleuve de Eva Marisaldi au bord duquel jouent des jeunes filles ; une installation de Douglas Gordon, tout en blancheur contrairement à la pièce de Charles Ray, évanescente : les chutes du Niagara derrière un fil d’équilibriste ; ou encore la projection-photo de Lina Bertucci, la pièce la plus chargée d’émotion de l’exposition ; ou encore plus inattendues, les photographies historiques de certains photographes siciliens ignorés dans nos régions…
Et en partant, ne manquez pas la très belle pièce de Damien Hirst – une fois n’est pas coutume – et surtout, le douche extérieure de Stefano Arienti entre le Palais Lumière et le lac – sa modestie, arte povera presque, tranche avec tout le reste et nous rappelle que Arienti est définitivement le représentant de ce que l’art contemporain italien a de plus épuré. Echappatoire absolue au glamour. Peu probable qu’il soit sélectionné par le futur commissaire du pavillon italien l’an prochain à Venise (celui qui a osé dire, « je ferai une belle Biennale, alors personne ne viendra ») - mais ceci est une autre histoire. En attendant les grandes eaux de Venise en 2011, Evian vous tend les bras, au bord de l’eau, dans l’eau, sous l’eau !
Publié dans les Quotidiennes, le 27 juillet 2010
mardi 27 juillet 2010
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