La merveilleuse Juliette était dimanche à Genève. C'était son anniversaire le 9 mars. Poisson, comme moi !
Juliette ? Mais quelle Juliette ? Juliette Binoche bien sûr, une actrice formidable, "discrète, magnétique et audacieuse" dit-on d'elle, mais aussi une femme plurielle, poète et excellente dessinatrice (c'est la galeriste en moi qui parle), auteur de In Eye un recueil de portraits et de textes plein de force et de finesse. Une femme corps et âme, danseuse aussi, transformatrice d'énergie à tous niveaux. Une femme engagée enfin, pour mille causes, et notamment pour la culture. Elle était à Genève dimanche pour soutenir le cinéma africain, dans le cadre de la 8e édition du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH). Tard dans la nuit, à l'hôtel Cornavin, avant de reprendre le train pour Paris à l'aube le lendemain matin, elle raconte son engagement. "Quand nous parlons de l'Afrique, c'est toujours notre propre voix que nous entendons, les films sur l'Afrique parlent de ce que l'Occident pense, décide..." . Alors, quand Abderrahmane Sissako lui demande de devenir vice-présidente de son association, "Des Cinémas pour l'Afrique", elle n'hésite pas une seconde. Pour que l'Afrique se raconte elle-même, davantage, avec ses propres mots, sa propre voix. Et Juliette Binoche s'engage, encore, corps et âme... vient à Genève, donne d'elle-même sans compter, soutient la campagne de l'association en mettant en vente symboliquement, un à un, les fauteuils de cinéma afin de réhabiliter la salle Soudan Ciné à Bamako, une salle mythique, fermée depuis quatorze ans, qu'elle veut voir redevenir ce haut lieu de diffusion du cinéma en Afrique de l'Ouest qu'elle était. L'une des actions de l'association "Des Cinémas pour l'Afrique", qui souhaite fondamentalement, selon Juliette Binoche, "créer un autre lien avec l'Afrique en donnant la possibilité éventuelle à de jeunes africains de devenir cinéastes, la possibilité qu'ils se réapproprient leur voix, leur pensée, leur avis et puissent la donner en retour à travers des films. Participer à une action qui n'est pas seulement matérielle, même si elle passe notamment par la (re)construction de salles de cinéma, mais une action intérieure". Action intérieure, immédiatement relayée par des actions concrètes par cette magicienne de la transformation. Suivons-la !
Publié dans les Quotidiennes, le 11 mars 2010
jeudi 11 mars 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire