lundi 16 mars 2009

Femmes et économie, la porte n’est pas fermée!

Magnifique! Mais quelle extraordinaire nouvelle en manchette du gratuit (évidemment, qui l’achèterait?) Entreprise romande! Didier Fleck insiste: poussez la porte Mesdames elle n’est pas fermée! Poussez vite Mesdames, vous savez qui il y a derrière la porte?

Des hommes, quelle merveille! Qui la gardent bien, la porte, vérifient que le seuil ne soit passé que par celles qui le méritent – notamment celles qui ne sont ni vedettes de l’écran, pipolettes (c’est le féminin de pipole) siliconées (il n’y a que les pipolettes pour avoir encore recours à cette préhistorique esthétique, les hommes sont beaucoup plus modernes à cet égard), ni péripatéticiennes panthéonisées (à quand un prostitué aussi engagé que Griselidis Real?), ni sportives d’exception (restez chez vous Mesdames, parce que ça, c’est pas normal), ni de la presse féminine (c’est quoi ce truc affreux qui en plus se vend, vous vous rendez compte! – il faudrait peut-être renommer LE journal d’ailleurs, Entrepris romand), ni kamikazes sorcières excisées ou autres victimes – donc disais-je, si vous n’êtes rien de tout ça et ne vous intéressez aucunement à ces conditions honteuses: alors poussez la porte elle est ouverte! Vous pourrez travailler à plein temps à salaire inégal grâce à la « marge d’interprétation ». Chicissime!

Bon vous savez quoi? Moi je dis que nous sommes assez grandes pour nous engager dans l’économie sans que nous y soyons invitées. D’ailleurs – et heureusement mon cher ami Didier le rappelle également – en Suisse, quatre entreprises sur dix sont fondées par des femmes. Reste à nous déterminer sur les quotas : à combien d’hommes allons-nous ouvrir la porte de nos entreprises?

Publié dans les Quotidiennes, le 16 mars 2009

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