Sainte Barbara, patronne des mineurs. Parfois, il faut rappeler les miracles. C’est le rôle des Saintes, dont je ne suis pas. Je n’en ai que le prénom, qui m’a fait me sentir particulièrement proche des 33 miraculés. Tout semble être rentré dans l’ordre au Chili. Mais nous n’oublions pas ces 33 mineurs, leur exceptionnel courage, ni l’ingéniosité sans égale de leurs sauveteurs.
Mario Sepulveda, le deuxième rescapé de la mine de San José, fut le premier à s’exprimer. Gratitude envers les secouristes : «Ils nous ont récupérés. On y a mis du nôtre, de la folie, de l'expérience, de notre coeur de mineur, mais les professionnels ont mis tout le reste».
Apparemment seul parmi les 33 mineurs, il a exprimé, aussi, son désir de poursuivre son travail. Mineur il a été, mineur il restera. Héros du quotidien, comme il y en a tant. Car s’il y a ceux dont on parle parfois, peu nombreux – et milliers et milliers de héros ignorés, inconnus, oubliés.
Sainte Barbara est aussi patronne des architectes, mais pas des nageurs. Rien à voir donc avec Philippe Croizon, le nageur amputé des quatre membres qui a traversé la Manche à la nage en septembre dernier. Sauf que... «J'ai réussi. J'ai fait un sprint final. Il y avait du monde sur la falaise pour m'accueillir. C'est vraiment un truc de fou. Je voulais y arriver. J'espère être un symbole pour le dépassement de soi». Ses mots, quelques minutes après son arrivée.
L’humain est capable du meilleur, toujours... Et seulement parfois, du pire. Et d’après Sepulveda comme d’après Croizon, la folie fait partie de ce meilleur qui permet le dépassement de soi.
Publié le 10 novembre 2010, dans les Quotidiennes
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