lundi 16 novembre 2009

Après les coins fumeurs, les espaces allaitement!

Alors voilà. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a de bonnes mamans. Et donc, évidemment, de mauvaises. Les bonnes ? Celles qui allaitent bien sûr. Les autres ? Mieux vaut ne pas en parler n’est-ce pas, mieux vaut faire comme si elles n’existaient pas… parce que donner le biberon à son bébé plutôt que le sein, c’est vraiment la fin de l’amour maternel. Toutes les études le prouvent : les bébés nourris au biberon deviennent tous des adultes malheureux après avoir été des enfants en fort mauvaise santé. CQFD !

Et donc, l’Association genevoise Allaitement dans la cité, afin de promouvoir l’allaitement – « recommandé puisque le lait maternel est SUPERIEUR au lait en poudre, ‘notamment’ pour le système immunitaire du nourrisson » - a fait en sorte de mettre à disposition « des coins accessibles, non-fumeurs et discrets » où les jeunes mères peuvent allaiter en toute quiétude. Des autocollants signalent les lieux partenaires de l’association, cafés, restaurants, bibliothèques… Une initiative qui part sans nul doute des meilleurs intentions. Mais le chemin de l’enfer est pavé de biberons.

Et sur ce chemin, la vie sociale des mamans biberonnantes se voit clouée au pilori et la parentalité du même coup. Que je sache, les pères n’allaitent pas. Même ceux qui adorent leurs bébés en toute intimité (oui oui il y en a), eh bien non, ils n’allaitent pas. Ils adorent par contre donner le biberon à leur rejeton, tout comme certaines excellentes jeunes mères adorent profiter de leur vie sociale au restaurant « notamment » pendant que le bienheureux père biberonne le bienheureux tout petit… Alors, à quand les coins fumeurs, difficilement accessibles et sans aucune intimité pour les parents biberonnant ? C’est tout ce qu’ils méritent n’est-ce pas, parce que donner le biberon, fût-ce avec amour et intimité réciproque et en offrant du même coup une place d’honneur au père, c’est forcément… inférieur.
Et si en fait on laissait les parents faire comme ils l’entendent sans les abreuver de bons conseils et de coins désignés mais en les intégrant tels quels dans la vie sociale de la cité ? Voilà qui serait une bonne nouvelle !

Publié dans les Quotidiennes, le 16 novembre 2009

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