Peut-on dire qu’une pièce – une pièce de théâtre, une œuvre d’art - est nulle ? Sous ce titre provocateur, Jacques Magnol, de Genève Active a organisé et modéré, le 17 novembre, un débat portant sur les processus d'évaluation du geste artistique, débat auquel participaient, entre autres, Jean-Pierre Greff, directeur de la HEAD à Genève, Virginie Keller, cheffe du service culturel de la Ville de Genève, et Gabriel de Montmollin, directeur des Editions Labor & Fides. Le concept de « pertinence culturelle » fut développé notamment par Virginie Keller, expliquant avec beaucoup de clarté et de compétence la manière de fonctionner des institutions culturelles de la Ville de Genève, et par Gabriel de Montmollin, soulignant lui aussi l’importance de cette « pertinence culturelle », mais aussi historique, dans ses choix et son travail d’éditeur.
Jean-Pierre Greff, lui, après avoir rendu compte du fait qu’il n’est pas d’œuvre nulle en-dehors du plagiat ou de l’imposture absolus, a souligné le rôle essentiel de la critique dans l’évaluation, dans une vision de coexistence de l’œuvre et de la critique. « La critique ‘informe’ ; elle contribue donc à donner forme à l’oeuvre. » Un point de vue que tous ceux qui écrivent sur les œuvres ne pourront bien sûr que partager…
En reconnaissant cependant, qu’au bout du compte, la seule manière aujourd’hui d’évaluer les œuvres, c’est de les regarder et d’essayer de les comprendre. Et c’est là que les critiques ont bien des longueurs d’avance, eux dont c’est le métier, justement, de regarder, et qui passent un temps infini à essayer de comprendre. Longtemps, longtemps avant de critiquer. Revaloriser la critique, main dans la main avec la création et non pas contre elle, voilà une mission que les institutions ne devraient pas oublier. Pour une critique qui fasse vivre l’œuvre qui fait vivre la critique.
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